ASSEMBLÉES DE DIEU
En 1930, le prédicateur anglais Douglas Scott arrive en France pour apprendre la langue, et se diriger ensuite vers l’Afrique. Des opportunités de prêcher l’Evangile lui sont données. Avec un accent anglais très marqué, Douglas Scott prêche un message d’une grande simplicité mettant l’emphase sur la foi, le salut personnel en Jésus-Christ et la dimension surnaturelle de l’Evangile.
Le Saint-Esprit confirme le message de la Bonne Nouvelle de façon spectaculaire, par de multiples miracles. Douglas Scott reste sur le sol français pendant de longues années. Après avoir trouvé accès dans quelques églises et auprès de plusieurs responsables protestants, il fut l’un des principaux artisans de l’implantation de l’Eglise de Pentecôte et contribua à la fondation des Assemblées de Dieu de France dont la première convention eut lieu au Havre en 1932.
« Une estrade, une table couverte de brochures, un homme qui parle : la réunion est commencée, une floraison d’alléluia, d’amen, jetés sur une note de ferveur, repris comme l’expression d’un remous spirituel venant des profondeurs de la foi, achève de nous convaincre que nous ne sommes pas au XXème siècle, mais qu’emportés à rebours dans le temps, nous côtoyons subitement Tryphène ou Triphose, Andronicus et Jonias et que nous sommes à Lystre, à Pergame, à Antioche ou à Rome au fond d’une ruelle nauséabonde, parmi les premiers Chrétiens ».
Le révérend Père Chery écrivait : « On ne peut rien comprendre au phénomène pentecôtiste si l’on ne le replace pas dans la ligne historique où il s’inscrit : celle des mouvements de réveil « .
Et de fait, les salles s’agrandissent, les assemblées se multiplient. Huit églises en 1933, vingt-six en 1937, trente-quatre en 1941, plus de soixante en 1947…
De grandes campagnes sont menées à Paris et à Nice. En 1954, dans la capitale, plus de 10 000 personnes se pressent au vélodrome d’hiver. L’année suivante, ce sont les réunions de la salle Wagram. On enregistre des centaines et des centaines de conversions.
Les années ont passé mais Jésus est resté le même, accomplissant son œuvre de grâce dans notre pays. Des milliers de vies ont été transformées par la puissance de l’évangile. Aujourd’hui, près de huit cents lieux de réunions permettent à plusieurs dizaines de milliers de chrétiens de vivre la même expérience de Pentecôte. Les Assemblées de Dieu ont su s’adapter et se donner des moyens modernes pour répandre le message de Christ. Elles se sont dotées d’organismes indispensables à cette croissance : école biblique, département médias, imprimerie, département jeunesse, Action Missionnaire, Missions Intérieures…
Le jugement de Monsieur Chery est juste : c’est bien d’un mouvement de réveil qu’il s’agit. Cependant, à l’aube du XXIème siècle, les Assemblées de Dieu de France portent un regard modeste et lucide sur leurs résultats et déplorent de ne pas avoir su mieux répondre aux besoins de leur pays. Malgré le chemin parcouru, elles ressentent, plus que jamais, l’immense besoin dans lequel se trouve le pays et l’Eglise de France et prient pour un renouveau spirituel puissant par l’action du Saint-Esprit.
L’originalité pentecôtiste
Une Pentecôte au 21ème siècle, ou quelques points d’histoire sur l’effusion du Saint-Esprit
C’est aux premiers jours de notre siècle et quelque part dans la ville de Topeka dans le Kansas, Etats Unis, qu’il faut se rendre pour voir naître le réveil de Pentecôte. C’est là que Charles F. Parham, un pasteur méthodiste, regroupait plusieurs dizaines d’étudiants autour des grandes doctrines de la Bible… Mais laissons-le parler :
« En Décembre 1900, nous passâmes l’examen sur les sujets de la repentance, la conversion, la consécration, la sanctification, la guérison et le prochain retour de notre Seigneur Jésus. Nous étions parvenus dans notre étude au problème contenu dans le chapitre 2 du livre des Actes des Apôtres [Actes 2.1-4]. Je croyais que notre expérience devait s’accorder avec la Parole de Dieu, aussi j’enjoignis aux élèves d’étudier ce que la Bible disait concernant le Baptême dans le Saint-Esprit ».
Trois jours plus tard, nous sommes au matin du 31 décembre 1900, aux environs de 10h, les étudiants se retrouvent pour communiquer leurs conclusions. Ils sont unanimes. La véritable preuve du Baptême dans le Saint-Esprit est le parler en langues. Aussitôt, ils se mettent à prier et à chercher le Seigneur.
Le lendemain, le 1er janvier 1901, une étudiante de 18 ans, Agnès Ozman demande à Charles Parham de lui imposer les mains pour recevoir le Saint-Esprit. A peine Parham lui impose-t-il les mains que la jeune fille est remplie de la puissance de Dieu et se met à parler en langues.
En quelques jours, ses étudiants sont tous remplis du Saint-Esprit et se mettent à prêcher avec Parham dans plusieurs états de l’Amérique du Nord.
Légende photo : Ecole Biblique de Topeka dans le Kansas où les étudiants ont reçu le baptême du Saint-Esprit en 1901
En 1905, Charles Parham est secondé par un prédicateur qui va devenir un puissant instrument de Dieu, William J. Seymour.
William Seymour reçoit le baptême du Saint-Esprit le 12 Avril 1906 au 214 rue Bonnie Brae où un groupe de croyants était en train de jeûner et prier.
L’école biblique ayant été déplacée, W.J. Seymour exerce son ministère dans une chapelle en ruine à Los Angeles, au 312 de la rue Azusa (photo ci-dessous). C’est de cette église abandonnée que va jaillir le Réveil mondial de Pentecôte. Nous sommes en 1906.
Les réunions commencent à 10h du matin et finissent à minuit. Les foules viennent, des malades sont guéris, la puissance de l’Esprit se manifeste, les gens sont étonnés de voir que toute distinction de race a disparu, des Blancs, des Noirs adorent le Seigneur, parlent en langues, exercent les dons de prophétie.
A ce moment là, ni Charles Parham, ni William Seymour n’ont l’intention de fonder une église, au contraire, ils travaillent au réveil au sein de leurs communautés. Mais bientôt, ils sont rejetés et dans l’obligation de fonder une nouvelle dénomination. Ainsi l’église Pentecôtiste ne tarde pas à se multiplier.
En 1908, on compte 28.000 croyants pentecôtistes dans les états d’Amérique du Nord. Dans de nombreux pays, le feu de Pentecôte embrase des milliers de croyants comme en Suède, Russie, Australie, Afrique du Sud, îles Britanniques et bien d’autres encore.
En 1914, l’église prend le nom d’Assemblées de Dieu et ne cesse de manifester la croissance qu’on lui connaît encore aujourd’hui. Les Assemblées de Dieu regroupent en effet plusieurs dizaines de millions de croyants dans le monde entier.
Légende photo : Premier concile des Assemblées de Dieu à Hot Springs, ARKANSAS, TEXAS, en 1914
On ne saurait plus ignorer ni taire le souffle de l’Esprit, qui de la Pentecôte à nos jours s’étend à presque toutes les confessions chrétiennes. Un des grands responsables pentecôtistes disait :
« C’est un défi à notre routine religieuse. Vous serez pour ou vous serez contre mais vous ne l’ignorerez plus. Vous ne pourriez rester plus longtemps indifférents ».